Le 21 octobre 2021, nous apprenions par voie de presse que la ZAC Les Portes du Tarn s’était vu attribuer par le gouvernement le label « Territoire de logistique clés en main[1] ». Le 27 octobre, dépêchée pour « rassurer » sur les intentions de la SPLA (l’organisme de pilotage de la ZAC), Mme Laumond, sa directrice, indiquait : « Nous avons nous aussi cherché à comprendre la raison de notre présence dans cette liste[2] ». Plus tard, M. Joviado, maire de Buzet-sur-Tarn et représentant de la communauté de communes Val’Aïgo au SMIX (le syndicat mixte qui gère la ZAC), parlait quant à lui d’une « erreur[3] ». Enfin, une « mise au point » est apparue sur le site institutionnel de la ZAC Les Portes du Tarn[4]. Dans cette publication, le label « Territoire de logistique » est totalement assumé.
Mais qui a décidé de solliciter ce label du gouvernement alors que plusieurs élus membres des organes décisionnels, et la direction même de la SPLA, n’étaient pas au courant ? Est-ce M. Ramond, président du conseil départemental du Tarn, du SMIX et de la SPLA ? Est-ce M. Bernardin, maire de Saint-Sulpice-la-Pointe, membre du SMIX, membre du bureau éxécutif de LREM et référent départemental du mouvement présidentiel ? Ce qui est sûr, c’est que le choix d’adopter ce label n’a pas été pris de façon collégiale.
Quant au contenu de la « mise au point », nous nous interrogeons sur son objectif. Si ses rédacteurs voulaient éclaircir la situation, le texte publié rate sa cible et contribue à entretenir la confusion.
A noter malgré tout
Un État soudain très présent. Certains élus du SMIX, qui voulaient gérer seuls cette affaire tarnaise, ont soudain décidé de se réfugier derrière les préconisations de l’État en mettant en avant « une reconnaissance de l’État » (« répondre aux attentes de l’État » et encore « Terra 2 correspond à la volonté de l’État »).
Des contrevérités. TERRA 2 est tout sauf un projet novateur : il est identique à des centaines de projets déjà en place ou en cours de réalisation. Écrire que TERRA 2 va pratiquer une logistique « urbaine et durable », c’est-à-dire « l’ultime composante de la chaîne logistique globale, reliant expéditeurs de marchandises et destinataires finaux[5] », quand on a par ailleurs affirmé que TERRA 2 est un exemple de logistique industrielle, ce n’est pas sérieux. Rappelons qu’à ce jour on ne connait pas les métiers des futurs occupants de l’entrepôt et qu’il faudra trancher entre logistique « urbaine et durable » et « logistique industrielle ».
Enfin, une question. Quelle est l’utilité de ce label « Territoire de logistique » pour la ZAC si TERRA2, qui dispose déjà de toutes les autorisations administratives pour s’implanter, doit être la seule implantation logistique comme proclamé ?
Synthèse :
Le Collectif Stop TERRA 2 s’oppose à l’implantation de TERRA 2 et à toute implantation potentielle de logistique de massification et autres entrepôts dédiés au e-commerce.
Le Collectif Stop TERRA2 s’étonne de la confusion qui semble régner au niveau des organes pilotant la ZAC et des discours changeant au fil du temps sur la stratégie de son développement.
Le Collectif Stop TERRA 2 demande à M. Ramond, président du SMIX et de la SPLA 81, de répondre aux inquiétudes grandissantes des citoyens concernant la ZAC Les Portes du Tarn, inquiétudes portant sur l’environnement, le cadre de vie des habitants et sur sa viabilité financière.
[1] https://www.banquedesterritoires.fr/le-gouvernement-presente-49-territoires-de-logistique-et-de-nouvelles-mesures-en-faveur-de-la
[2] https://www.ladepeche.fr/2021/10/27/les-elus-ont-ils-menti-sur-la-logistique-aux-portes-du-tarn-9893265.php
[3] https://www.ladepeche.fr/2021/10/29/portes-du-tarn-lannonce-qui-seme-le-trouble-9897065.php
[4] https://www.portesdutarn.fr/Actualit%C3%A9s/les-portes-du-tarn-identifiees-parmi-les-territoires-de-logistique/
[5] https://www.ecologie.gouv.fr/logistique-urbaine-durable#scroll-nav__1